Une race issue du cheval originel de l'Afrique du Sud |
Le Basuto, qui selon les autorités n'est pas un poney, est issu du cheval originel de l'Afrique du Sud, le cheval du Cap, et s'est développé lorsque les premiers individus ont été emmenés au Cap en 1652 par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
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Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
Les premières importations étaient des « poneys de Java » et même si une majorité lui reproche d'être entièrement de sang Persan et Arabe, il est important de préciser que le « poney de Java » était principalement issu du robuste cheval Mongol, avec lequel le Basuto a beaucoup plus de similitudes.
Ces chevaux appartenant à des agriculteurs du Cap, à la frontière du fleuve Orange (long de 2 160 kilomètres), ont été attaqués à plusieurs reprises par les peuples Griqua et Koranna (originaire d'Afrique du Sud), et ont perdu un grand nombre de leur troupeau au profit de tribus vivant dans l'actuel Lesotho.
Les Basothos, peuple ethnique du Lesotho, ont vu en ce cheval, et ceci dès son introduction, un atout précieux. C'est pourquoi, en plus des chevaux « perquisitionnés » à d'autres tribus, ils en ont acheté à des marchands européens et en ont également acquis en guise de paiement pour le travail effectué dans les fermes des colons. C'est ainsi qu'en 1870, la quasi totalité de ce peuple possédait un Basuto.
Le terrain accidenté et le climat de montagne sévère au Lesotho ont fortement influencé le type de cheval qui va émerger après quelques générations. Le climat inhospitalier a éliminé les animaux faibles, et, la haute altitude et le terrain escarpé ont entraîné le développement d'un coeur fort et d'une grande capacité pulmonaire, qui ont forgé le Basuto qui est devenu compact, solide et extrêmement robuste.
Au tournant du siècle, le Basuto était bien établi en tant que type distinctif, ses innombrables qualités étant saluées par toute l'Afrique du Sud. Il faut dire là bas, les animaux, y compris les chevaux, étaient toujours à la merci des éléments. Ils ne bénéficiaient d'aucun abri et devaient trouver leur propre nourriture. Ce dure mode de vie a continuer façonner un type de cheval qui a conservé, non seulement, les caractéristiques dignes de ses ancêtres comme l'esprit, l'intelligence, la robustesse, l'endurance et la maniabilité, mais à donner au Basuto plus de résistance que ses ascendants.
Au cours du XIXème siècle, la renommée de Basuto se répandit dans toute l'Afrique du Sud et beaucoup furent exportés en Inde à des fins militaires. À la fin du siècle, la guerre Anglo-Boer a encore augmenté la renommée de ce petit cheval dans tout l'empire britannique. Malheureusement, le prix de cette renommée fut le déclin rapide de la race.
Les forces britanniques en Afrique du Sud ont vite découvert que le Basuto était un meilleur cheval de bataille que le leur et, au cours de la guerre, elles ont fait l'acquisition d'au moins 30 000 individus. Cela a immortalisé le Basuto, et de nombreuses histoires de guerre parlent du courage, de la loyauté et de la robustesse de ce cheval incomparable. Cependant, pendant la guerre, le Basuto a perdu une grande partie de son effectif, et cela a continuer pendant la Première Guerre mondiale, où plus de 2 000 individus ont été exportés vers l'Afrique du Sud Ouest allemande (maintenant la Namibie) et un nombre inconnu vers Afrique de l'Est. La race ne se remettra pas de ses pertes. En effet, les chevaux qui étaient restés au Lesotho étaient des éléments inférieurs, sans compter les sécheresses, le surpâturage et la négligence qui ont encore aggravé la situation.
Un travail sérieux a été entrepris par l'Irlande à partir du 8 mai 1973, pour sauver le Basuto de l'extinction, par le biais du projet « Poney Basotho » avec la coopération du Lesotho qui a développé le Haras National en 1978. Situé au centre de Thaba-Tseka, ce haras avait pour but d'élever des poulains à partir desquels des étalons étaient sélectionnés pour être accouplés avec les meilleures juments.
En septembre 1989, Thomas F. Ryan, responsable du projet « Poney Basotho », indiquait que le Basuto, lors du recensement effectué en 1980, était loin d'être en voie d'extinction, avec un effectif de 10 000 individus.
En 2004, le Lesotho a obtenu une partie du cheptel des reproducteurs améliorés en Afrique du Sud et l'a amené dans les montagnes, mais ces chevaux qui ont beaucoup souffert le premier hiver et qui ont dû être nourris, réussirent, le deuxième hiver, à se débrouiller seuls. C'est une bonne indication que, même lorsqu'il est élevé dans les basses terres, le Basuto ne perd pas sa capacité d'adaptation.
De nos jours, selon certaines études menées en 2006 et 2010, la race serait complètement éteinte.
La couleur de sa robe était généralement alezane, noire, grise ou baie. Les crins de sa crinière et de sa queue étaient peu fournis.
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Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
Sa tête de taille moyenne présentait un profil rectiligne avec des ganaches fortement prononcées, son encolure était plutôt longue et fine, son corps était très compact, le dos était droit, sa croupe était puissante, ses membres étaient fins et la corne de ses sabots était particulièrement dure.
C'était un cheval qui avait une grande amplitude grâce à son allure supplémentaire qui ressemble au tölt du poney Islandais. Dans cette allure, le Basuto n'avait, à un moment donné, qu'un pied sur le sol, ce qui lui permettait de s'étendre profondément et conduisait à des vitesses élevées, presque aussi rapides que le galop. La grande qualité de cette allure n'est pas simplement la rapidité, mais la capacité de maintenir une vitesse relativement élevée pendant de longues périodes sur un terrain montagneux. Le cavalier, parfaitement assis, est donc moins fatigué qu'avec les autres allures. C'était un avantage décisif dans un pays où les agriculteurs pouvaient facilement passer jusqu'à dix heures en selle chaque jour.
La race était élevée au Lesotho et en Afrique du Sud.
Autrefois largement utilisé comme moyen de transport et pour les travaux agricoles, la monte à vite été privilégiée pour son allure particulièrement confortable.
Le Basuto était un cheval qui faisait preuve d'une endurance exceptionnelle, un fait historique en est la parfaite illustration. Gordon Naysmith a parcouru 16 000 kilomètres du Lesotho à la frontière de l'Autriche, à cheval sur le Basuto, avant de se rendre aux Jeux olympiques de Munich en 1972. La performance du Basuto, pendant ces vingt et un mois, est une bonne indication de la capacité de la race à supporter des conditions variées et difficiles.
AuteurPage | https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Howard_C._Hillegas.jpg | |
Image | https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Howard_C._Hillegas.jpg | |
Auteur | Thomas Franklin Fairfax Millard Domaine public |
Au cours de son évolution, ces quelques 9 dates ont marqué l'histoire du Basuto.
Lesotho Le berceau du basuto un cheval local bien adapté aux régions montagneuses |
Chevaux et poneys - Édition Solar 1979 - Par Géorgie Henschel - 125 pages - Page 108, 109 | |
Toutes les races du monde - Édition Delachaux et Niestlé 2014 - Par Élise Rousseau et Yann Le Bris - 543 pages - Page 424 | |
International Encyclopedia of Horse Breeds - Édition 1986 - 2007 - Par University of Oklahoma Press - 486 pages - Page 69, 70 | |
The Original Horse Bible - The Definitive Source for All Things Horse - Par Moira C. Reeve et Sharon Biggs - Édition i5 Publishing 2011 - 544 pages - Page 66 | |
The Ultimate Guide to Horse Breeds - Andrea Fitzpatrick - Book Sales - 2016 - 448 pages - Page 61,70,71 | |
Wikipédia - Wikimedia Foundation Inc. - Encyclopédie libre - Site internet https://fr.wikipedia.org/wiki/Basuto_(cheval) | |
Breeds of Livestock - Oklahoma State University - Department of Animal Science - http://afs.okstate.edu - Site internet http://afs.okstate.edu/breeds/horses/basotho/index.html | |
GeoNames - Base de données géographiques - https://www.geonames.org - Site internet https://www.geonames.org/countries/LS/lesotho.html | |
Système d'Information sur la Diversité des Animaux Domestiques - DAD-IS FAO - http://www.fao.org - Enquête sur les races de la FAO | |
European Farm Animal Biodiversity Information System (EFABIS) - Source de données européennes sur les races - FabisNet - Source de données européennes DAD-IS |