Une érosion de la muqueuse de l'estomac du cheval |
Définit comme une érosion de la muqueuse de l'estomac qui perd alors son intégrité, l'ulcère gastrique se caractérise par la perte de substance de la muqueuse qui peut être plus ou moins importante, jusqu'à provoquer des saignements ou même une perforation complète de la paroi de l'estomac et ainsi générer une péritonite le plus souvent fatale.
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Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
Généralement, l'ulcère gastrique est le résultat d'un déséquilibre entre les facteurs de protection et les facteurs agressifs de la muqueuse, qui induise un excès d'acidité pouvant provoquer des lésions de la muqueuse squameuse de l'estomac. De la même manière, une diminution des facteurs de protections de la muqueuse glandulaire peut provoquer des lésions d'ulcération.
Normalement, cette muqueuse est protégée par un mucus gastrique, les prostaglandines E2, le flux sanguin, le renouvellement cellulaire et la motilité gastrique où le pH reflète l'acidité gastrique. Quand l'estomac est vide, celui-ci tombe très bas, en dessous de 2. Pour que le pH contribue à l'équilibre du mucus gastrique, il est indispensable que le cheval puisse tout au long de la journée s'alimenter avec du fourrage ou de l'herbe. A l'inverse, les aliments concentrés vont augmenter brutalement la sécrétion de gastrine, une hormone responsable de la sécrétion des sucs gastriques, et ainsi favoriser l'apparition des ulcères.
Un autre facteur de risque est la dépression de l'état général provoquée par une maladie.
La plus grave évolution des ulcères gastriques est la perforation de la paroi duodénale qui mène à une péritonite plus ou moins localisée, mais pouvant être fatale.
Hors des cas extrêmes, la cicatrisation suite à un ulcère sévère peut entraîner une fibrose cicatricielle de la muqueuse gastrique qui augmente le risque de désordres fonctionnels au niveau de la vidange gastrique.
Souvent non caractéristiques, les signes cliniques de l'ulcère gastrique sont des coliques d'intensités et de récurrence variables, une anorexie plus ou moins marquées, un grincement de dents, ou bruxisme, des modifications du comportement, un abattement et un décubitus dorsal, c'est-à-dire que le cheval se couche sur le dos.
Il peut aussi arriver que le cheval soit atteint d'une hypersalivation, de bâillements, d'une éructation, d'un mauvais état général, d'une baisse de ses performances, de poils de mauvaise qualité et une diarrhée intermittente. Dans de rare cas, il peut y avoir la présence de sang digéré, de couleur noir, dans les crottins.
Ces signes ne sont pratiquement jamais présents en totalité chez un même cheval. Par ailleurs, de nombreux ulcères gastriques sont totalement dépourvus de signes cliniques visibles ce qui rend leur diagnostic difficile. Toutefois, les crises ulcératives peuvent être très douloureuses et très démonstratives, surtout chez le jeune cheval.
Si l'un ou de plusieurs de ces signes sont visibles chez un individu, ils doivent être l'objet d'une grande attention, sans oublier que le contexte de vie du cheval et son âge sont également des éléments dont il faut tenir compte. Le diagnostic de certitude sera apporté par une gastroscopie.
Lorsque des ulcères sévères ou des ulcères du duodénum sont suspectés, une échographie abdominale et une paracentèse, c'est-à-dire un prélèvement de liquide abdominal pour analyse cytologique et biochimique, peuvent être préconisés.
L'objectif du traitement est de diminuer ou de neutraliser la sécrétion d'acide pour faire en sorte que les lésions se cicatrisent. Le traitement est généralement longs, 3 semaines minimum, et plutôt coûteux car c'est souvent un dérivé de la médecine humaine.
Les meilleures armes pour prévenir un ulcère gastrique, sont le bon état de santé du cheval et son alimentation. Le mieux est d'être le plus proche possible d'une alimentation en continue pour éviter la vacuité gastrique. De plus, les aliments concentrés doivent être distribué en petites doses tout au long de la journée.
Le vermifuge jour lui aussi un rôle important dans la prévention, particulièrement contre les gastérophiles, mais aussi pour le maintien des défenses naturelles du cheval contre d'autres maladies.
La prévention de l'ulcère gastrique demande aussi d'éviter les situations stressantes pour le cheval comme un transport de mauvaise qualité, une écurie bruyante, une irrégularité des horaires de travail et des repas.
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