Une histoire de famille et d'éleveurs passionnés de chevaux |
C'est de l'Abbaye de Léoncel, de Dom Perrier, en 1760, que remontent les premières écritures sur le Barraquand. Au XVIIIème siècle, les chemins escarpés des montagnes étaient incontournables lors de certains échanges, il fallait donc pouvoir compter sur un animal rustique avec un pied particulièrement sûr, et un petit cheval du Vercors possédait toutes ces qualités.
Page | - | |
Image | - | |
Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
Dans la Drôme de 1836 à 1921, le cheval remplace peu à peu l'âne et la mule. Dans cette zone, ceux qui évoluent en montagne sont particulièrement appréciés, ce qui va engendrer une augmentation du nombre de naissances, car cette race, pas très exigeante, était sobre, rustique, solide et avait la réputation d'avoir un caractère plutôt facile et d'être un bon travailleur.
Mais à la fin du XIXème siècle, de nombreux éleveurs remplacent les petits chevaux de montagne par des chevaux lourds et des vaches à forte production laitière et ils quittent alors les régions montagneuses au profit des plaines, car les conditions climatiques difficiles, les ont poussés à appauvrir les terres pour nourrir ces animaux plus gourmands en pâture, et les derniers hivers avaient été particulièrement rigoureux dans le sud du Vercors.
Un « pionnier », en la personne de Monsieur Barraquand, refusa de quitter sa ferme situé sur Ambel, et avait la conviction qu'il fallait conserver une race plus robuste et frugale, comme le Barraquand, pour continuer à vivre dans cette région. Se sentant trop vieux, c'est Jules, son fils, qui repris le flambeau à l'âge de 14 ans, et en 1894, il fit l'acquisition de six juments et d'étalons qui furent à l'origine du troupeau. A partir de 1908, le troupeau pris avait pour habitude d'aller dans les pauvres prairies de la Crau, car les pâturages du Vercors et son hiver très rigoureux, ne permettait pas au cheptel de pouvoir survivre.
La qualité de ses méthodes d'élevage permis d'obtenir une stabilisation et une homogénéisation des caractéristiques de ces chevaux qui avaient un type bien défini, et ses efforts furent récompensés par l'appellation de ce cheval sous le nom de « Barraquand ». Par la même, la pratique d'une sélection sévère lui permit, en 1914, de posséder près de 200 juments poulinières, et environ huit étalons, ces derniers furent d'ailleurs approuvés par les Haras pour la monte locale.
La première guerre de 1914 à 1918, eu pour effet de quelques peu stopper l'élevage, qui repris aussitôt lorsque la paix fut proclamée. Afin d'assurer la pérennité de son élevage et sa survie en hiver, la famille Barraquand acheta, toute la montagne, de Léoncel à Font d'Urle, ce qui représente près de 800 hectares.
Pendant la deuxième guerre mondiale, de 1939 à 1945, le Vercors fut la cible de tous les massacres et la ferme de la famille Barraquand fut un lieu de résistance qui finit par être complètement détruit par les allemands et les animaux, quant à eux, furent soit tués, soit dispersés ou, en dernier lieu, réquisitionnés.
C'est le fils, Frédéric Barraquand, qui prit son courage à deux mains, pour reconstituer péniblement l'élevage dans son domaine qui se situait à Arles. Il entreprit de retrouver des individus qui correspondaient aux standards de la race, ce qui lui permit de débuter l'élevage avec quelques 150 chevaux. Mais il fut à nouveau en danger lors de la généralisation de la mécanisation, et malgré les qualités incontestables du Barraquand, l'utilité d'un cheval polyvalent devint secondaire. Après une dernière transhumance en 1954, Frédéric Barraquand décide, l'âme en peine, de dissoudre l'élevage en 1963.
C'était sans compter sur le petit fils de Jules et neveu de Frédéric, Jean Louis Barraquand, qui entreprit en 1994 la reconstitution de l'élevage par le biais de trois juments et d'un étalon. C'est ainsi qu'en 1997, l'effectif de la race fut estimé à 51 individus (3 étalons, 27 juments et 21 poulains), comprenant l'élevage de Jean Louis mais également les poulinières qui étaient encore présentes dans le Parc Naturel du Vercors.
Aujourd'hui, le Barraquand est considéré comme un patrimoine régional, car il s'agit de la seule race de chevaux propre à la région du Rhône Alpes. Le Parc Naturel du Vercors oeuvre pour protéger ce cheval en collaboration avec les éleveurs qui s'efforcent de relancer l'élevage. Au dernier recensement de 2010, on comptait un peu plus d'une centaine d'individus dans le Vercors et d'une dizaine d'éleveurs.
Même si le nom officiel retenu par le Ministère de l'agriculture le 18 juillet 2017 est « Cheval du Vercors de Barraquand », il est d'usage, dans le Midi de la France d'imposer le nom de la famille Barraquand pour désigner la race.
La couleur de robe peut être baie, dans toutes ses nuances, avec des membres noirs, dont la nuance peut monter haut, avec du bringé, de préférence, qui est un mélange du noir et du fauve. Il est préférable qu'il n'y ait pas de marques blanches, bien que les marques en tête soient acceptées si elles ne dépassent pas la ligne inférieure des yeux.
Page | - | |
Image | - | |
Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
Les crins de sa queue et de sa crinière, qui peut être double et présenté un mélange de noir et fauve, sont longs, abondants et ondulés.
Il a une tête expressive qui présente un profil rectiligne avec un front large, de petites oreilles en forme de croissant de lune, des yeux doux, des naseaux noirs et un bout du nez bordé de nuances grises ou beiges, quelquefois même en « nez de renard ».
Son encolure est musclée, son poitrail bien ouvert est profond, son épaule est oblique, son garrot est effacé, son dos court est large, son rein est puissant et sa longue croupe est généralement inclinée.
Il a des membres musclés et solides avec des articulations bien marquées, des canons courts, des fanons abondants et des petits sabots solides qui a une corne noire et dure.
D'un tempérament rustique, c'est un cheval sobre, qui a été élevé à la dure. Il est résistant, solide et réputé comme étant un bon travailleur, qui est adroit dans les chemins difficiles et qui a le plus souvent caractère facile.
Il est élevé en France, dans sa région d'origine, le Vercors.
Courageux et travailleur, le Barraquand est utilisé pour les travaux agricoles, au débardage de bois et dans divers travaux forestiers.
Il est aussi utilisé à l'attelage, la randonnée, le TREC et le ski jöering.
La traction de traîneaux-taxi dans les stations de ski en hiver est évoquée comme une solution pour la conservation de la race.
AuteurAu cours de son évolution, ces quelques 13 dates ont marqué l'histoire du Barraquand.
Auvergne Rhône Alpes Une région liée aux origines du Demi Sang de la Dombes | |
France Le meilleur conservateur des races de trait au monde | |
Massif du Vercors Un massif montagneux lié aux origines du Barraquand |
Association Nationale Cheval du Vercors de Barraquand Un organisme de gestion du Barraquand en France |
Toutes les races du monde - Édition Delachaux et Niestlé 2014 - Par Élise Rousseau et Yann Le Bris - 543 pages - Page 148 | |
Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding - Édition 2002 - 2016 - 380 pages - 1107 - Par Valérie Porter - Page 511 | |
Wikipédia - Wikimedia Foundation Inc. - Encyclopédie libre - Site internet https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_du_Vercors_de_Barraquand | |
http://www.cheval-vercors-barraquand.fr | |
Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE) - Établissement public à caractère administratif - SAUMUR - https://www.ifce.fr/ - Site internet https://equipedia.ifce.fr/elevage-et-entretien/race-et-robe/races-dequides-et-stud-book/cheval-du-vercors-de-barraquand.html | |
Dictionnaire des Sciences Animales - Meyer C - Édition 2020 - Montpellier, France, Cirad - http://dico-sciences-animales.cirad.fr - Site internet http://dico-sciences-animales.cirad.fr/liste-mots.php?fiche=32152&def=cheval+du+Vercors+Barraquand | |
GeoNames - Base de données géographiques - https://www.geonames.org - Site internet https://www.geonames.org/countries/FR/france.html |